L’attentat qui a mis à terre les tours du World Trade Center de New York le 11 septembre 2011 a plongé la planète dans une « guerre contre le terrorisme ». Le 8 octobre de la même année, les États-Unis se lançaient à l’assaut de l’Afghanistan des Talibans, sanctuaire désigné d’Al-Qaïda et de son leader Oussama Ben Laden. Fin 2011, l’OTAN rejoint les forces américaines. Plus de dix ans après, la pacification du pays est loin d’être terminée…
Un cocktail explosif !
En avril 2012, la Force Internationale d’Assistance et de Sécurité (FIAS) comptait pas moins de 132 381 hommes provenant de 48 nations différentes, dont 8 agissant sous l’égide de l’ONU. Des effectifs en légère baisse en comparaison de l’année précédente (140 000 soldats) mais qui dénote toutefois l’embarras de l’OTAN à s’extirper de ce que certains n’ont pas manqué d’appeler le « bourbier afghan ». En effet, de manière paradoxale, le nombre de militaires n’a cessé de croître dans le pays avec le temps alors même que le régime taliban du Mollah Omar a été mis en déroute dès novembre 2001.
Toutefois, force est de constater que la paix est loin d’être revenue dans une Afghanistan divisée entre un pouvoir central faible, des régions tribales dirigés par des seigneurs de guerre contestataires et certaines zones acquises aux extrémistes talibans. Ajoutez à cela l’ingérence des services secrets pakistanais prompts à déstabiliser leur voisin et le cocktail devient tout simplement explosif.
Une guérilla active
Maintien de la paix et reconstruction de l’Afghanistan, voilà les deux principes censés guider les forces de l’OTAN depuis près de 10 ans. Pour mener à bien cette tâche, la FIAS -dont le commandement est installé à Kaboul- s’est organisée en instaurant cinq sous-commandements selon un découpage géographique strict attribué à des contingents différents :
-Commandement Nord (Mazar-e-Charif et Fayzabad) : Allemagne (4 818 hommes au 17 avril 2012).
-Commandement Ouest (Hérat) : Italie (3 952 hommes au 17 avril 2012).
-Commandement Sud (provinces d’Helmand et de Kandahar) : Royaume-Uni et du Canada (12 422 hommes au 17 avril 2012).
-Commandement Est (Ghazni, Bamyan et Jalalabad) : États-Unis (19 900 homme au 15 septembre 2009).
-Commandement de la Région capitale (centré autour de Kaboul) : France (3 402 hommes au 17 avril 2012).
Viennent se greffer à ces contingents principaux les autres troupes alliées de la coalition internationale. Une occupation du pays justifiée par la guérilla menée par les forces talibanes depuis la zone tribale pakistanaise mais aussi par un certain nombre de groupes de résistance hostiles à l’OTAN comme au pouvoir, jugé corrompu, de Kaboul. Le bilan des pertes du côté de la FIAS s’élevait à un peu plus de 3 000 morts début 2012, dont 87 victimes françaises.
Nouveau pensionnaire de l’Élysée, François Hollande a annoncé le début du retrait des troupes françaises basées en Afghanistan pour juillet 2012. L’opération devrait durer jusqu’à la fin de l’année. Un désengagement qui s’inscrit dans la tendance actuelle de restitution des pleins pouvoirs aux autorités de Kaboul. Un départ que beaucoup d’observateurs jugent toutefois comme une fuite en avant tant la situation en Afghanistan semble loin d’être stabilisée